Derrière l’apparente contradiction, la question du changement de système de l’agriculture française


Agriculture vs. Environnement ?


Le ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire, a annoncé le 4 octobre la nécessité d’une « pause en matière de règles environnementales »? pour ne pas gêner la compétitivité de l’agriculture française en crise.? Cette déclaration clôt une série de déclarations similaires, du Président de la république lors du Salon de l’agriculture et de Jean-Michel Le Métayer, président de la Fnsea en date du 14 mai dernier où il déclarait : « Lorsqu'on parle d'allègement de charges en agriculture ce n'est pas forcément des efforts budgétaires de la part de l'Etat. (…) La pause environnementale (est une) des mesures qui ne coûtent pas forcément d'argent ».



La déclaration du Ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire, au quotidien Ouest France remet en cause les objectifs du Grenelle de l’environnement sur l’usage des pesticides (baisse de moitié d’ici 2018), la mise en place d’infrastructures écologiques (5% des SAU d’ici à 2012) ou encore des couvertures hivernales des cultures de façon à limiter l’écoulement des nitrates dans les rivières. Il n’est dés lors pas étonnant que Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’écologie, ait déclaré son opposition à « un quelconque moratoire sur les mesures adoptées dans le cadre du Grenelle ».

La crise structurelle que vit l’agriculture française est bien liée à la dérégulation accélérée des productions agricoles sur les marchés mondiaux soutenue par un système agro-alimentaire lui-même indexé sur les attentes de l’économie de la finance mondiale. Dans ce contexte, toute entrave à la compétitivité économique doit être remise en cause, des normes sociales du travail agricole aux règles environnementales. La logique est bien connue : on privatise les profits liés à la spéculation des matières premières agricoles et on collectivise les coûts parmi lesquels la dépollution des sols et de l’eau, les crises alimentaires mondiales,? et bien sûr les revenus des producteurs subventionnés par les aides publiques européennes. Le? consommateur bénéficie d’un coût direct faible et paye via ses impôts la différence.

La solution à cette crise passe d’abord par la prise en compte des réalités économiques de l’agriculture et donc d’une meilleure rentabilité des systèmes de productions. De ce point de vue, les analyses et études disponibles confirment la nécessité d’une baisse des charges en intrants et d’une valorisation des produits sous signe de qualité. Le futur de l’agriculture française passe donc par un repositionnement structurel qui abandonne la compétition mondiale sur le tout venant industriel et défende, réellement, les agricultures durables et in fine, l’agriculture biologique.


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