Le vignoble des Côtes du Rhône s’ouvre enfin aux investisseurs


Durant ces 20 dernières années, on compte sur les doigts des deux mains le nombre de transactions significatives qui ont pu s’opérer dans les Crus des Côtes du Rhône méridionales.


Châteauneuf du Pape, Gigondas et Vacqueyras, ces appellations mythiques, se vendaient sous le manteau ou au travers d’opérations sous-marin. C’est dans ces conditions que des propriétés prestigieuses tel que Château La Nerthe (par le Café Richard de Paris) et Château des Fines Roches en Châteauneuf du Pape, ont pu être reprises.?De même, le Domaine Roux des Palières en Gigondas, par un emblématique vigneron de Châteauneuf du Pape en association avec son importateur américain.


Depuis, quasiment rien, si ce n’est quelques petites opérations en Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages.


Depuis 2005, la donne a totalement changée, crise viticole aidant.

Dans un premier temps, la mutation de la filière a touché le négoce…


Les grandes manœuvres qui se préparent dans le vignoble s’intègrent dans la logique de la mutation de la filière qui a déjà pleinement touché le négoce rhodanien. En moins de 10 ans, les cinq plus grosses maisons des Côtes du Rhône ont changé de main. Les établissements Mousset – Augier – Malbec – ont été repris par la société?Jeanjean. La maison Gabriel Meffre a été reprise par un pool d’investisseurs franco-australien. La maison Michel Bernard, les établissements Salavert et, très récemment, les établissements Dupeloux par la maison Boisset et enfin, les établissements Les Caves St Pierre par la société Skalli. Aujourd’hui, c’est le vignoble qui va être partiellement redistribué, résultant de la conjugaison de la baisse des prix du vin et de l’âge réellement élevé des vignerons en place.


Aujourd’hui, le vignoble est concerné avec un impact sur le prix du foncier: jusqu’à -30% en 18 mois…


D’une dizaine de propriétés à la vente, en quelques mois, le fichier de Vignobles Investissement, Cabinet spécialisé dans la transaction de propriétés viticoles depuis 1990 et membre-fondateur de Vinea Transaction, est passé à plus de 40 domaines officiellement ou officieusement à la vente.


Selon Michel Veyrier gérant de Vignobles Investissement, «?Quelle que soit l’appellation, des Côtes du Rhône génériques à l’emblématique Châteauneuf du Pape, nous disposons en portefeuille de propriétés très qualitatives tant au point de vue de leur valeur économique que de leur valeur immobilière». L’offre touche aussi bien la rive gauche (le Vaucluse) que la rive droite (le Gard).


Les prix, qui avaient connu un point haut en 2001, se sont totalement réajustés?:


Les Châteauneuf du Pape qui étaient montés jusqu’à 450?000 euros l’ha en 2001 / 2002, se négocient entre 300 et 380000 euros l’ha en 2006.

Les Gigondas sont passés de 180 000 euros l’ha, à 120 000 euros l’ha.


Les Vacqueyras de 120 000 euros l’ha, à 75?000 euros l’ha.

Les Côtes du Rhône Villages de 70?000 euros l’ha, à 45 000 euros l’ha.

Enfin, les Côtes du Rhône génériques qui étaient montés à 35?000 euros l’ha, se renégocient aux alentours de 27?000 euros, voire 25?000 euros, l’ha.

Les vignobles les plus touchés sont les Côtes du Rhône génériques ainsi que les appellations périphériques telles que les Côtes du Ventoux et les Côtes du Tricastin.


Les grandes manœuvres ont déjà commencé:


Certains investisseurs se placent déjà. «Pour le compte d’une famille anglaise souhaitant développer vin et tourisme nous venons de réaliser la vente d’un petit domaine à Vinsobres», explique Michel Veyrier. «Le projet est d’autant plus intéressant que Vinsobres passe en Cru Côtes du Rhône.»


C’est en période de crise que le marché du foncier s’accélère, phénomène qui reste globalement intéressant car il permet d’internationaliser la production et d’injecter des capitaux et du marketing dans la filière.


Autres signes avant-coureurs, quelques demandes arrivent des Etats-Unis, une démarche révélatrice car les américains boudaient depuis une décennie notre territoire et notre économie. Constatant que la situation du marché du vin en France est au plus bas, ils sentent que c’est le moment de s’y intéresser avant la reprise inéluctable.


En synthèse, le marché du foncier viticole est enfin attractif en Côtes du Rhône. Les prix ont baissé jusqu’à 35 % (soit une baisse supérieure à celle enregistrée sur le vin) et de petites propriétés (18 ha avec Mas à 800000 €) autant que des domaines emblématiques en Crus Classés sont aujourd’hui disponibles (domaine en Gigondas ou Vacqueyras à 2 000 000 €).


Plus d’ info rmations: Françoise Pauly – 04 67 22 55 55 – 06 75 38 74 36


fpauly@vineatransaction.com

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