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Philippe Desbrosses Philippe Desbrosses
Nadia Tarrieu Nadia Tarrieu
Jean-Yves Fromonot Jean-Yves Fromonot

Emploi et Agriculture

L’agriculture française redevient celle d’un pays féodal et sous développé.


Faut il re-localiser l’agriculture ? Pendant que médias et syndicats attirent notre attention sur les usines qui ferment parce que c’est plus rentable de produire dans d’autres pays, nous ne voyons pas la disparition de notre agriculture. Environ 35 000 fermes par an disparaissent.


Une ferme fait vivre environ 2 personnes dans les services et commerces des villages environnant. C’est donc environ 100 000 emplois qui disparaissent chaque année.


Derrière la fierté d’être un pays exportateur de céréales, nous ne savons pas que nous en importons autant et que notre balance commerciale agricole est excédentaire grâce à l’exportation de vin. Nous sommes devenus dépendant des autres pays que ce soit l’Espagne, les Etats Unis ou le Brésil. Le Limousin par exemple ne produit que 10 % de l’alimentation qu’il consomme.


Délocaliser la fabrication d’objets et de services a certes des avantages : cela permet d’aider le tiers monde à se développer et aux consommateurs d’acheter des produits moins chers. Nous pouvons cependant se demander s’il est judicieux de délocaliser l’agriculture. Se nourrir est le besoin de base de chacun. Cela ne choque personne qu’un pays subventionne son agriculture afin de préserver sa capacité à se nourrir et afin que chaque habitant puisse s’alimenter a des prix raisonnables.


On ne comprend donc pas pourquoi, l’argent des contribuables sert à créer des entreprises agricoles immenses qui travaillent pour l’exportation. En effet l’argent de la politique agricole européenne est donnée en fonction du nombre d’hectares et de l’ancienneté. C’est à dire que bientôt même si un gros agriculteur ne produit plus il reçoit des subventions parce qu’il possède des terres. Dans le futur, on n’achètera pas des terres pour produire, mais des droits à percevoir des subventions.


De la même manière, sous la monarchie, on achetait le droit d’avoir des privilèges. Nous sommes en train de retourner à une situation que nous critiquons dans les pays en voie de développement : la terre appartient à une petite minorité de propriétaires qui produisent pour vendre aux pays riches. La France agricole redevient un pays féodal et sous développé.


Chaque fois qu’un agriculteur part à la retraite, un organisme d’état «la Safer» impose la vente des terres à un autre exploitant, au lieu d’installer de nouveaux fermiers. Consultons les français, ils préfèrent sans aucun doute que la terre agricole soit repartie en fermes de 30-50 hectares, qui produisent de quoi nous nourrir en respectant l’environnement et notre santé. Nous créerions ainsi 100 000 emplois chaque année.


De nos jours l’objectif de l’agriculture n’est plus de nourrir la population mais de gagner de l’argent pour investir dans la finance ou l’industrie ou ailleurs. Même si on n’est pas d’accord, on peut comprendre qu’un système économique privé transforme la production agricole en une industrie rentable et exportatrice. Mais que l’état utilise l’argent des contribuables pour faire disparaître la capacité d’une population à se nourrir, on croit rêver.

Octobre – Novembre - Décembre 2005

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